15 000 € prévu pour Frêche
Politique:
Le procureur Olivier Decout a requis jeudi soir à l'encontre de Georges Frêche, une amende de 15.000 euros et la publication de sa condamnation, pour ses propos sur les harkis. Ce dernier, qui a qualifié les propos du président socialiste de la région Languedoc-Roussillon d'"injures scandaleuses qui doivent être sanctionnées", n'a pas requis de peine de prison comme la loi du 29 juillet 1881 relative à la liberté de la presse et de l'expression l'y autorisait, celle-ci prévoyant jusqu'à 22.500 euros d'amende et un an d'emprisonnement pour "injure aggravée".
Mis en examen pour "injure envers un groupe de personnes en raison de son appartenance ethnique, raciale ou religieuse", Georges Frêche, comparaissait jeudi devant le tribunal correctionnel de Montpellier. Le 11 février dernier, lors d'une cérémonie à Montpellier en hommage à un ancien porte-parole de la communauté pied-noir, il avait apostrophé des harkis ayant participé le même jour à une manifestation de l'UMP: "ils (les gaullistes) ont massacré les vôtres en Algérie et vous allez leur lécher les bottes ! Mais vous n'avez rien du tout, vous êtes des sous-hommes, vous n'avez aucun honneur!".
Une question se pose et elle est importante:
Peut-on tolérer de Georges Frêche ce qu'on ne supporterait pas de Jean-Marie Le Pen ?
"...vous êtes des sous-hommes, vous n'avez aucun honneur!"
Les mots ont été lachés, dans toute leur horreur, dans toute leur bêtise.
Ces mots, si condamnables et si nauséabonds, sont d'un élu républicain. Ils sont d'un éminent professeur d'université, spécialiste du Droit romain. Ils sont d'un membre d'un parti qui se revendique de Jaures, de Blum et de Mendes-France. Ils sont d'un homme qui est d'une génération qui ne peut avoir oublié ou ignorer que le mot "sous-homme" fut utilisé "ad nauseam" par les nazis pour qualifier les Juifs, les Tsiganes, les Slaves et les Africains.
Ces mots sont, hélas, de Georges Frêche.
Source : Le Monde